samedi 24 octobre 2015

La psychanalyse mise en question


Les déconvertis de la psychanalyse par dragonbleutv

Les invités

  • Sophie Robert, scénariste, réalisatrice et productrice mène l'entretien.

  • Jacques Van Rillaer
    Jacques Van Rillaer est docteur en psychologie, psychothérapeute et essayiste. Professeur émérite de psychologie à l’université de Louvain en Belgique il enseigne aujourd’hui les thérapies cognitives et comportementales, après avoir exercé la psychanalyse pendant plusieurs décennies.

  • Mikkel Borch-Jacobsen
    Mikkel Borch-Jacobsen est philosophe, essayiste et professeur de littérature comparée à l’université de Washington. Il est l’auteur de nombreux essais sur l’histoire de la médecine et la psychanalyse, qu’il a enseigné à l’université.


  • Stuart Schneiderman
    Stuart Schneiderman est essayiste et coach à New York où il anime un blog « Had enough therapy ? ». Il a exercé la psychanalyse pendant plusieurs décennies dans le cadre de l’École de la Cause Freudienne.


  • Jean-Pierre Ledru
    Jean-Pierre Ledru est aujourd’hui psychiatre en libéral, après avoir exercé la psychanalyse pendant une vingtaine d’années.



Glané su le Net

3 commentaires:

  1. Un détail : à la 43e minutes, je dis « Karl Abraham » à la place d’«Abraham Kardiner» au sujet de la peur de l’analyste. Kardiner note dans le compte rendu de sa didactique : « J'avais peur de Freud : je craignais qu'il découvre mon agressivité cachée. Je passai donc une alliance muette avec Freud : “Je continuerai à être docile pourvu que vous m'accordiez votre protection”. S'il me repoussait, je perdais à jamais toute chance d'entrer dans le cercle magique de la profession. Mais cet accord tacite eut pour effet de dérober à l'analyste tout un aspect important de ma personnalité » (“Mon analyse avec Freud”, Belfond, 1978, p. 90). Notez au passage l'expression "cercle magique".
    Jacques Van Rillaer

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    1. Cher Monsieur Van Rillaer,
      Bonjour,
      L’ouvrage collectif “Les Psys se confient” auquel vous avez offert votre concours, dont je salue, à la croisée des chemins de pensées, la démarche thérapeutique généreuse et novatrice, m’a permis de découvrir votre étude critique de la psychanalyse freudienne et lacanienne. C’est pour moi un heureux événement. Votre vision est inspirante quant à la nature de l’évolution de la conscience humaine. Votre regard professionnel sur l’oeuvre de Carl Gustav Jung est-il aussi sévère ? L’exergue "cercle magique" stimule ma réflexion sur la nature des relations, qu’il me semble que la plupart d'entre nous entretiennent au sein du corps social. Chaque psyché se sait ou se croit plus ou moins consciemment dépendant de son environnement. Cette dépendance admise la pousse à développer une forme de pouvoir qu'elle souhaite exclusive et propice à sa survie au sein du groupe. "Le cercle magique" représente donc, dans mon cadre d’interprétation, le pouvoir de fasciner que la profession de psychanalyste pourrait me conférer sur mes semblables. La question que je me pose ne connaissant pas l’âme d’Abraham Kardiner ; pourquoi avait-il peur d’exposer à Freud son agressivité et son besoin de protection ? Cette combativité était-elle nourrie d’une antipathie pour Freud ou simplement d’une peur de s’affirmer face à l'autorité ; en ce dernier cas qu’avait-il à craindre de Freud ? Un père spirituel protège a priori les adeptes qui acceptent son obédience. Ou comprend-il que la psychanalyse freudienne est construite sur une usurpation à laquelle il souhaite appartenir pour l’autorité qu’elle procure ; mais dont il condamne les principes en son for intérieur. En ce cas, ne projette-t-il pas sur Freud simplement son conflit intérieur ? Aussi brillant que fût Freud, n’avait-il pas droit à l’inconscience sur certains aspects de sa psyché ? Décréter une prise de conscience chez autrui est une atteinte à sa liberté individuelle ; la morale serait l’exemple type de cette dictature, que le groupe social s’impose à lui-même pour assurer sa survie malgré l’inconscience des individualités qui le composent. Ma modeste expérience et mon intuition me portent à percevoir que la conscience authentique ne peut se manifester que dans le consentement à l’ouverture en soi de cet espace paisible.
      Je vous suis reconnaissant de m’avoir offert le partage d’une réflexion par votre commentaire et éclairé d’une vision neuve sur Freud et Lacan. Enthousiaste à explorer votre oeuvre et de propager l'intelligence qu’elle éveille, je me suis autorisé une petite agrégation de publications internet sur celle-ci. Au cas où cette page contiendrait des inexactitudes, je vous serais très reconnaissant de m’en instruire, afin que je puisse en corriger le contenu sans délai. Bien respectueusement. Franck

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  2. Cher Frank Denise,

    Je suis confus en découvrant votre travail de promotion de mes publications. Un tout grand merci.
    En rponse à vos questions:
    J'ignore si Jung était aussi autoritaire que Freud avec ses élève-analystes. Un autre exemple que Kardiner est celui du psychiatre américain Joseph Wortis. Après un mois et demi d'analyse, il note dans le journal de son analyse : « Je crois qu'il [Freud] déclara que j'avais des “résistances caractérielles” (Charakterwiderstände). C'était nouveau pour moi et cette remarque sonnait désagréablement. “J'espère que nous pourrons continuer” dis-je. “Nous verrons comment cela se présentera” répondit Freud » (p. 93). Après 3 mois d’analyse, Wortis ayant émis quelques objections, Freud rappelle clairement qu’il s’agit de faire acte de soumission : « Vous devez apprendre à absorber certaines choses et à ne pas les discuter. Vous devez changer d'attitude. [...] Acceptez ce que l'on vous dit, réfléchissez-y et digérez-le. C'est la seule façon d'apprendre. Il faut le prendre ou le laisser » (Psychanalyse à Vienne, 1934. Denoël, 1974, p. 128).
    Depuis Freud, c’est le didacticien qui décide souverainement quand vous êtes apte à être reconnu membre effectif par la Société de psychanalyse dans laquelle vous vous êtes inscrit. Cela peut durer très longtemps. A Paris, les analyses didactiques lacaniennes durent généralement plus de 10 ans. Ceci a mené à des suicides d’élèves-analystes qui désespéraient d’être « reconnus » (voir p.ex. « Excusez-moi, je ne faisais que passer », Temps Modernes, 1977, 371: 2089s). L’élève-analyste doit s’abstenir d’émettre des doutes concernant la doctrine. Il doit au contraire montrer qu’il y adhère pleinement.
    Pour revenir un instant à Kardiner : il parle d’“agressivité”. On pourrait mieux juger de ce qu’il voulait dissimuler s’il avait précisé ses pensées « agressives ». Par exemple, trouvait-il que les honoraires (énormes) réclamés par Freud étaient excessifs, que Freud était trop dogmatique, qu’il lui accordait trop peu d’attention (Kardiner note que Freud s’endormait de temps à autre pendant les séances) ?

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